La goutte administrative qui fait déborder le vase citoyen !


Monsieur le député,

Je suis ….. faisant bureau chez lui, c’est-à-dire aussi travailleur précaire installé à son compte en 2004 après trois licenciements malgré des résultats hors normes prouvés.

Les vicissitudes de la vie professionnelle moderne m’ont donc amené à créer une activité libérale à L… en 2004, puis à déménager en …., revenir à L…., repartir à V….. où un problème d’arriéré de retraite pas signalé par les comptables associé à une escroquerie de l’avocat « Maître » Philippe Michalon couverte par ses pairs m’ont mis matériellement et psychologiquement à genou et m’ont conduit à remplacer par prudence face aux huissier mon activité libérale par une EURL; à V… en 2011. Je me suis donc replié sur L… en 2012 avec cette EURL.

A la faveur de ces déménagements, j’ai découvert l’impossibilité d’obtenir des services comptables corrects à des prix supportables par un indépendant avec clients industriels d’une part, mais aussi que les URSSAF, régionalisées ne communiquent pas entre elles faute d’une informatique adaptée ; elle-même faute de moyens et consécutive à une certaine instabilité réglementaire.

Ainsi mon dossier parti de V…. en 2011 n’est-il arrivé à L…. que début janvier… 2015 !

Occupé que j’étais à travailler à assurer la comptabilité par moi-même, à développer mon activité autant qu’à la réaliser, je ne me suis pas aperçu du problème. (c’est d’ailleurs un vrai manque pour des millions de petits entrepreneurs-techniciens que de ne pouvoir s’appuyer sur aucune structure support mutualisée – RH, ventes, marketing, finance..- concrètement et activement engagée à leur côté pour faciliter leur développement technique pendant l’enfance. Les chambres de commerce conseillent stimulent mais n’agissent pas)

Donc l’URSSAF de l…, 4 ans après se réveille, et me réclame subitement et immédiatement la totalité des arriérés de 2012, 2013, 2014 à hauteur d’environ 20 000 €. Pour vous situer, ingénieur, effectuant du travail de technicien, je me rémunère comme un ouvrier car je m’accroche à l’ambition de ma vie consistant à créer une entreprise de conseil et de logiciels en …..

 

Comme les banques sont frileuses pour les petits (pas de frais de dossier inutiles pour les petits prêts…. C’est vrai qu’un prêt c’est juste une ligne d’écriture débit crédit alors forcément…. On peut en tirer des idées sur le plan du manque de dynamisme du pays et lier cela à la considération précédente sur l’absence de structure support dans l’enfance des petites entreprises)

et que je suis prudent, ma capacité d’investissement se réduit à ma capacité d’autofinancement (c’est pas du Drahi !).

Cette capacité d’autofinancement annuelle (sans les charges URSSAF de 5 à 6 000 €) est d’environ 10 000 €/an. J’ai donc argumenté en disant que l’attitude comme le montant étaient excessifs après 4 ans (et alors que j’ai payé les impôts sur les résultats en l’absence de provisions pour charges URSSAF à venir) de me demander de débloquer une telle somme immédiatement vu qu’il me faut trois ans d’arrêt d’investissement pour la réunir.

Cependant, comme j’avais accumulé un peu de trésorerie précisément pour finaliser le développement de mon site commercial internet et de mon logiciel (entamé il y a 10 ans…), j’ai payé rapidement le maximum possible, soit près 8 000 €; en espérant que cette attitude constructive favoriserait l’obtention d’un paiement échelonné.

Il ne m’a pas été imputé de pénalités, mais cependant affecté d’importants intérêts de retard alors que la faute en incombe manifestement aux lenteurs des URSSAF de L… et de V…. (Vous pouvez mesure la différence avec le traitement des emprunts réalisés par le président de l’Assemblée et autres fredaines dont le monde politique semble coutumier…)

Après quatre mois, de discussions émaillées de menaces de poursuites, des paiements au maximum de mes possibilités à hauteur de 5 000 €, j’ai enfin reçu en juillet un courrier me proposant un échéancier de 1 000€/mois pour les arriérés et 358€ pour les provisions de l’exercice en cours. Pas de suppression des intérêts de retard.

D’août à janvier, je me suis donc acquitté de ces sommes en les accompagnant d’un courrier faisant observer chaque mois qu’il y avait erreur sur le SIRET de la société qui n’était plus mon entreprise libérale ouverte à L… en 2004 et fermée à V…. en 2011, mais celui de l’EURL ouverte à V…. pour prendre le relais en 2011 et transférée à L…. en 2012.

Non seulement l’erreur n’a pas été corrigée après trois courriers, mais je viens de recevoir, en guise vœux de bonne année sans doute, un courrier annulant l’autorisation de paiement échelonné au motif que je n’aurais pas respecté l’accord ; ce qui est faux. Il me faudrait donc payer le reliquat, intérêts de retard compris, tout de suite chose qu’avec la meilleure volonté du monde, je ne peux pas faire; et d’autant moins que la politique des banques, je le sais par expérience, est de ne pas prêter pour rembourser des dettes.

Toutes proportions gardées, cela s’apparente au jugement de classe des ouvriers de Goodyear ou d’Air France : le message implicite c’est « ne vous défendez pas contre l’injustice sinon on vous matraque » . Eh bien non, selon la constitution de l'an 1, l'insurrection est un devoir !

Aussi, je vous serais reconnaissant, si vous ne pouvez pas mettre de l’ordre dans le management de cette administration où comme disait mon grand-père artisan et résistant ou l’autre grand-père paysan, « il y a des coups de pieds au cul qui se perdent », d’intervenir pour les ramener à un semblant de réalisme sur ce que sont les conditions de vie des 40% de travailleurs précaires qui tentent de vivre et tiennent le pays à bout de bras ; tandis que toutes sortes de castes de prétendues élites se gavent, que les grandes entreprises pratiquent allègrement l’évasion fiscale à hauteur de la dette du pays (d’ailleurs honteuse – loi de 73 – Giscard d’Estaing/Pompidou), et que l’état ne donne pas les moyens au fisc de récupérer 80 milliards de fraude fiscale annuelle.

Dois-je moi aussi délocaliser ma petite entreprise qui connaît bien la crise, à la faveur de ma facilité à parler trois langues étrangères ? Seule la perte sèche de mes cotisations retraite depuis 35 ans me retient encore vaguement d’aller finir ma vie heureux en Robinson Crusoé sous les cocotiers (les suicides sont en forte progression alors que nous sommes dans un océan de richesse comme disait JM Keynes en 1932… 4 ans avant 36… et 7 avant 39….).

Je vois avec une cruelle lucidité tous les mécanismes à l’œuvre dans notre société pervertie, parasitée, surexploitée et déliquescente.

Si cette politique ne redevient pas très vite intègre et dans l’intérêt général de la classe moyenne, à la première bonne occasion, à 60 ans et pour la première fois (j’en suis à ma troisième manif), je monterai sur les barricades quoi qu’il puisse m’en coûter.

Je profite également de ce courrier pour vous informer que devant le totalitarisme incarné tant par la tête du gouvernement que par les leaders d’opposition tout comme l’extrême droite, j’envisage d’émigrer.

Moi qui ai fait mon service militaire sur le porte-avions Foch sous les ordres d’un futur chef d’état-major du président Mitterrand, ai poursuivi jusqu’à devenir capitaine de corvette de réserve avant leur suppression, je suis tellement fâché par la veulerie et la soumission de nos dirigeants politique aux intérêts de l’argent et de l’étranger, par les petites magouilles corporatistes des avocats et des comptables ou autres notables….que si nous étions attaqué par une, ou plus vraisemblablement des, forces quelconques, je ne lèverais pas le petit doigt tant que le pouvoir n’est pas retourné à une démocratie saine. Plutôt être « fusillé dans le dos »….

Comme vous l’aurez compris, je suis à bout et votre éventuelle action aura donc des conséquences pratiques que seuls les faits dicteront (même si ce courrier est susceptibles d’être publié sur internet et communiqué à mon leader politique préféré). Mais plus prosaïquement, je me permets d’encore espérer votre solidarité active pour me permettre d’investir et développer une entreprise dans mon intérêt bien compris mais aussi utile à la société ; au lieu de payer des surcharges et perdre un temps de travail et de sommeil précieux à gérer une administration défaillante, autiste et arrogante.

Dans cette attente, je vous prie d’agréer, monsieur le député, l’expression de mes respectueuses salutations pour cette conceptuellement digne fonction, héritière de la révolution et des idées très avancées de Robespierre, de représentant de la population.

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