Le Pen ? l'héritière méprisante ! Fillon ? l’hypocrite corrompu ! Macron ? arriviste prétentieux ! Hamon ? apparatchik mou ! seul Mélenchon aurait selon le français moyen une personnalité digne de représenter la France. Mais voilà, son ton est jugé agressif et l’attitude parfois autoritaire. L’ensemble de ce paysage donne des votes blancs ou de l'abstention chez des français ne trouvant personne à qui se vouer.
L'émotionnel passe avant le rationnel :
La contradiction entre le côté posé des dominants et la réalité violente qu'ils imposent à la population n'échappe pas aux modestes. Mais la contradiction entre un programme jugé positif et une attitude jugée inquiétante donne l’avantage aux premiers. Les gens, contre toute évidence, préfèrent continuer à souffrir mais rassurés par une personnalité lénifiante. S'ils sont idéologiquement conditionnés par les médias et beaucoup le sont, ils ne se laisseront tenter par le programme "révolutionnaire" auquel pourtant ils aspirent que par l'émotionnel. L'émotionnel gouverne et c'est donc l'attitude rassurante du "président-roi" qu'ils attendent. JLM gagnerait donc à mettre son comportement et ses mots au même niveau de séduction que son programme. Ce serait même une opportunité médiatique en plus d’une nécessité tactique au service de l’avenir en commun.
vouloir gagner
Comme Hollande qui avait perdu du poids. Montrer son profond désir d’être président n'est pas mauvais ; d’autant que les comportements d'échec sont parfois aussi bien emballés qu'enfouis. 130 000 insoumis de la bastille à la république ne suffiront pas à faire gagner JLM. Le plein des insoumis, des voix de gauche est fait. Il ne changera plus. Pour gagner, il faut maintenant faire le plein des autres voix. Paradoxalement, c'est facile. Rien d'autre à changer que l'attitude. Rien que quelques mots excessifs, quelques flèches génériques à décocher en feutré et quelques poncifs à éviter.
Si tu veux changer le monde commence par te changer toi même
L'argument de la caricature diabolique traditionnelle, aussi vrai soit-il, a ses limites. L’argument « je suis comme ça » est un entêtement vers l'échec; un renoncement à l'effort sur soi avant d'avoir essayé. Chacun peut décider d’évoluer. C’est fondamental car quand un français élit un président, il élit d'abord émotionnellement un individu rassurant. La rationalité de la compétence et du programme viennent ensuite. Avec les deux ensemble c'est virtuellement gagné !
Comment faire ?
Plus les temps sont difficiles plus il faut apparaître dominer la situation; et ce n'est contraire à l'argument de la monarchie présidentielle qu'en apparence. De l'avis général Jen-Luc Mélenchon a la stature d'un homme de l'histoire; d'un président. Le JLM 2017 gagnerait donc à quitter la position de tribun pour endosser dès maintenant le costume de président au-dessus de la mêlée. Macron, le seul candidat le plus dangereux pour le peuple parce qu'il sert la finance, ne fera pas le poids. Fillon est grillé et Hamon n'a que la carure de conduire le corbillard du PS.
Il suffirait à JLM, aux heures de grande écoute et devant les caméras ou micros, de bannir les formules anxiogènes du genre "au dessus je prends tout" et de les remplacer par "au dessus ce sera affecté à la France"
Au lieu de dire "le vote devrait être obligatoire" dire "nous donnerons envie aux français de venir voter" "nous leur rendrons le pouvoir sur leur vie et leur futur"
Au lieu de dire "ces gens sont des hypocrites" de questionner comme le fait très bien Poutine "alors de quel parti sont les hypocrisies "….
Et enfin renvoyer sur Alexis Corbière et les valeureux jeunes de l'équipe rapprochée pour la discussion des détails. L'ancien qui fait confiance aux jeunes ça montre aussi la hauteur du chef.
Bien sûr nous savons d'où nous venons et encore que moi j'arrive juste…. Mais l'important c'est où nous allons ensemble. Inutile d'agiter des poncifs à l’ancienne (même si je les partage). Mieux vaut au contraire sans référence à l’histoire ou à l’idéologie connotée, expliquer les principes de pourquoi ça ne va pas et le pourquoi des indispensables évolutions révolutionnaires. Montrer que l'idéologie et la propagande sont aujourd'hui ultra libérale et que le changement n'appelle pas nécessairement le retour au communisme autoritaire.
Les bons et les mauvais journalistes
Les traquenards de Pujadas et autre Lapix sont à prendre tels quels mais les remarques de Bourdin ou de Ruquier sont à considérer au deuxième degré ; tout comme la critique d’Onfray. En dépit des apparences, ils posent de bonnes questions sur des changements cosmétiques ou tactiques déterminants pour l’avènement de JLM et de nos idées. Comme cette respectueuse explication au grand homme, je ne les crois critiques qu’à cette fin constructive.