Finalement, l’écologie c’est trop compliqué. Pour le monde de demain, le racisme, c’est facile pour chacun. On comprend déjà mieux pourquoi des pans entiers de civilisation disparaissent de la mémoire commune: voyez comment le film «Autant en emporte le vent» a été effacé du patrimoine culturel en un clic; les vieux s’en souviendront peut-être; mais les jeunes ne le verront jamais et devront se contenter d’images synthétisées, triées, reconfigurées, aseptisée, autorisées car dénaturées, le reste étant frappé d’interdit. Une histoire d’amour tragique ayant fait rêver et pleurer toute une génération est devenue un pamphlet ultra-raciste que seuls les plus haineux osent reluquer, en secret. «Tom & Jerry», le dessin animé où un chat poursuit une souris, est censuré: il est raciste. Si vous ne comprenez pas pourquoi, c’est que vous êtes trop vieux pour le nouvel ordre mondial.
La société se bullifie; on atteindra bientôt le moment où plus rien ne sera compréhensible, où tout se décidera au hasard, en une semaine ou deux, comme dans toutes les révolutions. En attendant, l’état des corrompus a lâché les chiens; il a ouvert les grilles des cités puis a indiqué la direction: «les classes moyennes, c’est par là». Pendant que le peuple s’entre-déchirera à propos d’un fait divers des USA, le pouvoir aura l’impression d’être aux commandes et il sera content… jusqu’à ce que la police se révolte, car elle est à deux doigts de mordre la main de son maître. Que fera l’armée ? Ah, l’armée…
Il faudra tout détruire pour donner aux gens l’idée qu’il faut reconstruire. Il faudra que le pays tombe en ruines, réellement ou symboliquement. Comme pour le COVID-19, il faudra que le peuple soit persuadé d’être malade pour accepter le traitement. Quand tout le monde sera au travail, il n’aura plus le temps de s’occuper de ces fadaises.
Le racisme, lui, il sera toujours là. Stanley Milgram a développé un modèle cybernétique intéressant qui permet d’expliquer la chose. La tyrannie, elle sera toujours là aussi: le même Milgram l’a expérimentalement mis en évidence et en a montré l’universalité. Mais les gens seront occupés, alors ils nous foutront la paix pendant un moment. Ensuite, qu’on hérite d’un président noir, obèse ou roux… Aura-t-il un pénis ou un vagin ? Sera-t-il musulman ? Dois-je vous rappeler que notre avant-dernier président est un immigré hongrois, juif de surcroît ? Si ça c’est pas progressiste ! Ah, mais c’est un noble. Un aristocrate reste un aristocrate.
Ils sont mignons les «anti-racistes» qui se félicitent que Barack Obama soit «noir». Pourquoi ne précise-t-on jamais que son père était un haut fonctionnaire kényan au ministère des finances entré en politique grâce au piston d’un notable de son ethnie et envoyé à grands frais à Harvard pour étudier les techniques économiques ultra-libérales ? La mère d’Obama, parfaitement blanche, était une anthropologue officiant… dans le cartel bancaire. Obama est donc un bon gros bourgeois de l’élite. Accessoirement, il est à moitié blanc et ses origines paternelles n’ont absolument rien à voir avec les luttes pour les droits raciaux aux USA, vu qu’il était un notable kényan. Un de mes anciens élèves a un père noir, malgache, et une mère blanche, française. Malheureusement pour lui, il a hérité de la couleur blanche de sa mère: c’est un raciste. Il n’a pas souffert de l’esclavage. Mais la peau d’Obama est à peu près noire, alors il est «noir» et rien d’autre. Il a souffert de l’esclavage. C’est ça l’anti-racisme.
Il faut croire que le pouvoir est une maladie sexuellement transmissible aux USA. Déjà que Hillary Clinton a failli attraper la présidence de son mari… Michelle Obama, elle, a été infectée sénatrice de l’Illinois par son époux, ancien sénateur de l’Illinois. Elle aussi a fait Harvard, comme son mari, comme le père de son mari; c’est chose courante chez les afro-américains d’étudier dans les universités les plus chères et les plus puissantes du Monde. Elle a ensuite été embauchée dans un prestigieux cabinet d’affaires s’occupant, entre autres, de l’optimisation fiscale des multinationales. C’est dans cette lessiveuse à pognon qu’elle a rencontré Barack Obama. Comme vous pouvez le constater, c’est pas Bronx, prostitution et méthamphétamine, c’est plutôt Harvard, amour et cocaïne. Sans oublier le coup de piston du mari, si j’ose dire. Mais elle est «noire» et rien d’autre. Elle aussi a souffert de l’esclavage. C’est ça l’anti-racisme quand il s’allie au féminisme.
L’Homme, écrivait Pascal, est un roseau pensant. Ce n’est pas vrai. L’Homme, c’est de l’humus ! Et il ne pense pas. Quelque chose pousse et pense pour lui, sur lui, mais sans lui. Quelque chose de bien plus intéressant que lui.